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Pendant que le peuple dort, la misère reste éveillée

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Temps de lecture : 5 min

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Sous le soleil ardent de mon Angola, je marche aux côtés d’une famille entre les huttes ancestrales, symbole de notre résilience et de notre éveil. Cette image reflète mon esprit, moi, João Elmiro da Rocha Chaves, “Mákalé”, celui d’un homme qui unit mémoire, vérité et espérance. « Pendant que le peuple dort, la misère reste éveillée » est pour moi à la fois un manifeste poétique et un appel à la conscience, pour une nation qui cherche encore sa dignité sous le même soleil éternel.
Sous le soleil ardent de mon Angola, je marche aux côtés d’une famille entre les huttes ancestrales, symbole de notre résilience et de notre éveil. Cette image reflète mon esprit, moi, João Elmiro da Rocha Chaves, “Mákalé”, celui d’un homme qui unit mémoire, vérité et espérance. « Pendant que le peuple dort, la misère reste éveillée » est pour moi à la fois un manifeste poétique et un appel à la conscience, pour une nation qui cherche encore sa dignité sous le même soleil éternel.

On n’hérite pas d’une patrie, on la bâtit chaque jour, avec le courage de celui qui se lève et dit : aujourd’hui, j’y crois encore.



🌍 Préface de l’Auteur


Chaque matin, je me réveille au milieu d’un rêve.

Je suis chez moi, en Angola.

Je vois des rues joyeuses, des enfants avec un cartable et du pain,

des voisins qui se saluent avec espoir.

Je vois la dignité pousser comme le manioc sous la pluie.


Mais je me réveille, et le rêve s’évapore.

La réalité pèse comme du fer brûlant.

Et ce que je ressens n’est pas seulement la nostalgie : c’est un devoir.

Devoir de parler, d’enseigner, de reconstruire.


Rêver d’une Angola juste n’est pas nostalgie, c’est résistance.

Car le rêve est le premier acte de liberté.

Et un peuple qui rêve, même affamé, est encore vivant.


Ce manifeste est cela : une graine de lucidité.

Il n’est contre personne, il est pour la vérité.

Il ne pointe pas du doigt, il tend un miroir.

Et il dit : assez de dormir les yeux ouverts.


🩸 I. Héritage et Illusion

Nous avons hérité d’une terre fertile, mais épuisée.

Le sol qui nourrit pleure aussi.

L’indépendance a apporté le drapeau, mais non la justice.

Le colon est parti, la cupidité est restée, vêtue d’un costume neuf.

Le pétrole coule comme du sang chaud, et le diamant brille dans des mains qui ignorent la sueur.

Luanda scintille de tours de verre, mais le musseque demeure couvert de boue.


D’un côté, le luxe qui feint le progrès ; de l’autre, la patience qui tue lentement.

Depuis un demi-siècle, l’histoire se répète comme une litanie.

Ils appellent cela gouvernance, mais c’est commerce de consciences.

Et pendant que le peuple attend, la misère ne dort pas — elle travaille, croît, se multiplie.


Ce n’est pas une malédiction divine, c’est une négligence humaine.

La liberté sans morale est un fleuve sans source.

Et un peuple qui échange la vérité contre le silence signe sa propre servitude.

Car le mensonge, lorsqu’il devient institution, se transforme en culture.


« Celui qui s’habitue au mensonge oublie le goût de la vérité. »


⚖️ II. La Vérité plutôt que la Rhétorique

Le pouvoir parle, le peuple dit.

Et il existe un abîme entre les mots qui trompent et ceux qui libèrent.

Pendant des années, on nous a vendu des promesses emballées dans des discours.

On a appelé la faim “crise”, le chômage “transition”, l’inégalité “croissance”.


Mais la vérité, laissée au soleil, a commencé à sentir mauvais.

Et celui qui tente de la révéler est aussitôt traité de traître.

La patrie ne craint pas la vérité, seuls les imposteurs la redoutent.


La patrie veut qu’on la regarde dans les yeux, avec respect et courage.

Certains mots sont usés, vides, creux : diversification, inclusion, prospérité.

Ce sont des monnaies de discours qui n’achètent plus la confiance.


Dans les musseques, le verbe manger attend encore sa conjugaison.

Dans les écoles, le verbe apprendre a perdu sa craie et son toit.


« Assez de rhétorique : la vérité n’a pas besoin d’applaudissements, seulement d’un écho. »


Penser n’est plus un luxe, c’est un devoir.

La vérité est lumière, et la lumière est la seule arme que craigne l’obscurité.

Et quand la conscience s’éveille, la misère commence à perdre le sommeil.


🌱 III. Que faire — Avec ce que l’on a

On ne construit pas demain avec ce que l’on voudrait avoir, mais avec ce que l’on possède.


La reconstruction ne viendra pas des ministères ; elle naîtra d’esprits éveillés et de mains unies.


1️⃣ Éduquer pour Libérer

Éduquer, c’est libérer de la peur.

Une radio locale peut être une école.

Un téléphone portable, une bibliothèque.

Une conversation sous un arbre, une université.


Le savoir est la seule ressource qui croît quand on la partage.


2️⃣ Construire des Ponts de Connaissance

La diaspora est l’extension de la patrie.

Chaque Angolais à l’étranger est une antenne de sagesse.

Créons des cercles de mentorat : cinq jeunes guidés par un frère du monde.

Ce n’est pas de la charité — c’est de la reconnexion.


L’esprit qui enseigne à distance, sans se vanter, sème l’avenir en silence.


3️⃣ Démasquer par les Preuves

Crier nourrit la haine ; prouver détruit le mensonge.

Faisons de la vérité un outil, non une arme.

Montrons chiffres, données, cartes.

Que chaque citoyen apprenne à enquêter, comparer, exiger.


Le mensonge redoute le graphique, car il n’a pas d’émotion.


4️⃣ Célébrer les Petits Héros

Les héros de l’Angola ne portent pas d’uniforme et n’ont pas d’escorte.

Ce sont ceux qui font le bien sans témoin :

  • L’infirmière qui enseigne après son service ;

  • Le paysan qui réinvente le vieux moteur ;

  • Le jeune qui relie les villages par le réseau mobile;

  • La femme qui transforme le partage en pain.


Ce sont eux, les piliers invisibles de l’avenir.


5️⃣ Redonner la Dignité par le Travail

Travailler, c’est prier avec les mains.

Mais le travail n’élève que s’il est juste.

Créons des coopératives, des jardins, des ateliers, des projets locaux.

N’attendons pas le salut de l’État: soyons l’État en mouvement.


Avec peu, on fait beaucoup, quand le beaucoup se fait ensemble.


🕯️ IV. Message au Peuple

Ô mon peuple, peuple de soleil et de rire, de lutte et de foi —

écoute-moi comme on se souvient de soi-même.

En toi réside une force plus ancienne que la peur.

Ne dis pas « ils devraient », dis « je commence ».

N’attends pas d’ordres, agis.


Le véritable pouvoir n’est pas dans les urnes, mais dans la conscience éveillée.


« Celui qui ment au peuple détruit le sol qu’il foule. »


Le temps des sauveurs est fini — commence celui des bâtisseurs.

Lève-toi avec ce que tu as : la foi, les mains, le courage.

Le héros des temps nouveaux est collectif, anonyme, obstiné.


Angola, ma terre rouge et blessée,

toi qui fus jeune fille en larmes et deviens femme de courage,

tes enfants sont partout,

ils ne t’ont pas oubliée : ils sont partis chercher les outils pour te rebâtir.


«Je promets de penser avant de croire,

d’agir avant de me plaindre,

d’enseigner ce que je sais et de respecter ce que je suis.»


Ceci est l’hymne nouveau d’une patrie éveillée.

Sans haine. Sans peur. Sans fatigue.

Seulement le profond désir de vivre dans la vérité.


🌅 Épilogue — Serment et Aube


L’aube naît sur un champ semé

de douleur ancienne et de sang sans vengeance;

dans le cœur, le rêve est flamme et espérance,

sur la terre de la patrie, l’amour renaît.


L’âme soulève le peuple endormi,

le soleil le réchauffe, la faim ne le dompte plus;

nul n’est maître du pain, ni du parfum

de la peur sur des visages divisés.


Et je jure, Angola, d’une foi qui ne s’éteint pas:

te servir par la parole, le geste et la mémoire,

sans me courber devant l’or ni l’intrigue.

Que le peuple soit la sève de cette saga,

et la liberté, éternelle, ta gloire,

jurée dans la douleur, récoltée en paix.


✍️ Signature de l’Auteur

Je suis João Elmiro da Rocha Chaves - “Mákalé.”

Ingénieur, survivant de la Guerre froide et gardien de la mémoire luso-angolaise.


Je construis la mémoire des machines et préserve celle d’un peuple.

Du plateau de Cela à la vallée du Keve, de la diaspora à la patrie,

je porte les voix que le temps a tenté de faire taire.


Mes mots sont un pont — entre ce que nous fûmes et ce que nous pouvons encore devenir.


« La vérité n’a pas besoin de bruit — seulement d’un cœur pour la dire. »


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